Luxure (ré-édition)
Vaine vertu vouée à notre vierge
Vice violé sur l’autel de la verge
Plaisir sulfureux mais tellement vaporeux
Peut-il encore, futilement, vous rendre heureux ?
Alors, ces amas de chairs déchus émergent
Comme des déchets salis souillés qu’on asperge
Comme s’il y avait un espoir, au fond de ce creux
Que l’amour, enfin, gagne l’horizon hideux
Mais l’instant si cher, si fier et parfois vitreux
Laisse un goût amer et suscite même aux peureux
De s’engouffrer à nouveau dans ce nid vierge
De serpents sifflants sans cesse cet arpège
Douce mélodie du plaisir si savoureux
Requiem sordide de tous ces amoureux
Prompt à ne plus vivre sans ce cortège
Et se laisser bercer par ce si beau piège
Le rythme s’accélère. Enfin, c’est affreux !
Les corps reprennent leur danse. Venez nombreux !
Plus d’hésitation ! il faut que tous s’immergent
Plongent au fond du plaisir et allument un cierge
Attachés, liés et dévoués, tel est leur vœu
D’aller ainsi violemment au plus profond d’eux.
Hommes et femmes sans limites, sans sortilèges
Goûtent la luxure que rien ne protège.